Quand tu deviens maman, tu perds tes friends ...
Beaucoup de femmes attendent avec impatience la maternité, cependant, un phénomène surnaturel dont on parle peu se produit : la disparition de certaines amitiés.
Après les félicitations des premières semaines, les appels téléphoniques des ami-es commencent à se faire plus rares. Puis parce que vous êtes très occupée à prendre soin de votre nouveau-né, vous n'avez plus le temps de sortir le vendredi soir avec les filles, et les invitations se font plus rares. Car oui quand vous invitez vos ami-es à déjeuner, elles ne restent pas aussi longtemps qu'avant, ou elles donnent une raison pour laquelle elles ne peuvent pas venir.
“J'ai compris que nous ne pouvions plus être amies, car nous n'avions plus rien en commun.”
Au début, ces événements passent peut-être inaperçus parce que vous essayez de vous adapter à votre nouvelle vie en tant que mère, responsable d'un nouveau-né. Mais après ça peut devenir plus évident, notamment quand vous avez envie d'aller prendre un café, mais que la liste des personnes prêtes à vous accompagner a considérablement diminué. À ce moment-là, un sentiment de douleur et de perte commence à se développer. Vous commencez à vous demander si quelque chose a mal tourné après l'accouchement ou si vous avez offensé vos amis.
30% des femmes affirment avoir connu un épisode dépressif après leur accouchement. Deux catégories sont particulièrement touchées, les mères de moins de 30 ans (40%) et celles qui accouchent de leur premier enfant (35%).
Il y a t’il un quelconque lien de causalité entre la solitude et la dépression post-partum ?
Dès qu'une femme devient une nouvelle mère, ses priorités changent inévitablement. Certain-es ami-es qui ne sont pas parents peuvent ne pas comprendre ce changement et l'amitié en pâtit alors qu'elles commencent à s'éloigner. La perte d'ami-es peut être difficile à accepter, en particulier pour les nouvelles mères qui n'ont pas un grand réseau de soutien. Pour de nombreuses femmes qui perdent des ami-es après la naissance de leur enfant, la maternité commence à ressembler à un fardeau, et un sentiment accablant de solitude et de dépression les submerge.
Pour Eli, l’évolution de ses sorties entre amies est plutôt venue d’elle. Ses amies ne l’ont pas écartée, c’est elle qui a cessé de sortir pour se concentrer sur son nouveau rôle de maman.
"Je pense que j'avais besoin de ce temps d'adaptation là, de m'habituer à mon rôle de maman, de pouvoir jongler. C'est un temps d'adaptation qui, je pense, était nécessaire.”
Au moment où j'échange avec elle, cela fait un an qu’elle est maman. Elle est dans une autre vibe, celle de sortir de nouveau avec ses amies. D’ailleurs, le lendemain de notre échange, elle se rend au musée avec une amie.
“Là du coup, je me dis non. Là il ne faut pas t'oublier non plus. Il faut sortir dans la mesure du possible, il faut te forcer pour que ça redevienne une habitude en fait. Parce qu’on prend nos habitudes en restant avec son enfant à la maison.”
Un autre sujet qui ressort, les discussions autour du bébé.
“Même les discussions, tout tournait autour d'elle. Et je me rends compte que c'est aussi pour ça que je me force à sortir. Parce que bien sûr, ça ne me dérange pas de parler de ma fille, mais je ne veux pas que toutes les discussions me concernant portent uniquement sur ma fille.
Parce qu’à un moment donné, on a fait le tour. Et même pour mon épanouissement, c'est important que mon monde ne gravite pas qu'autour d'elle.
Je me retrouvais à côté de la plaque, mais dans tout ! Et ça, c'est pas cool. Tu te dis je suis plus à la page Oh my God ! (rires)”.
Tout comme Eli, c’est la même chose qui s’est passé pour Andréa, 35 ans, maman depuis 5 ans.
Aussi bien concernant la réduction drastique des sorties : “c'est en termes de sortie je dirais et ça fait du tri, parce qu'au final, seules mes amies qui étaient très proches se sont adaptées.”
Que la difficultés à être mobile, “du coup on on se sent moins mobile. Tout est plus compliqué pour faire une sortie. Ca veut dire inviter les amis à la maison puis on est beaucoup calé sur le rythme de l'enfant. Par exemple, on va plutôt inviter à l'heure du goûter et moins faire des soirées. Enfin moi c'est ce que j'ai vécu.”
Puis Andréa nous parle explique que même si elle se remet à ressortir il y a quelque chose qui a changé :
“Alors ça a quand même changé, Je dirais que ça, ça s'est amélioré. Mais il y a quand même un truc qui a un peu changé pour toujours.
Ça s'est amélioré dans le sens où, au début, il y avait vraiment la gestion de l’allaitement. Donc, il faut que l'enfant ne soit pas très loin. Moi, j'avais un peu essayé de partir avec mon tire lait pour faire une soirée mais voilà, il faut tirer le lait dans les toilettes.
Je l'ai fait une fois, mais c'était tellement affreux. Je me suis dit que c'était trop chiant.
Et plus l'enfant grandit, plus on peut le laisser en autonomie avec d'autres adultes. Mais ça a commencé à partir de ses trois ans, quoi.”
Les conseils
"En tant que maman, il ne faut pas s'oublier et se dire qu’on est une personne avant d'être maman."